Comment aimer l’autre sans d’abord s’aimer soi-même ? Depuis le temps qu’on le dit sur tous les tons et à tout propos, cela semble cliché de le répéter. Insistons tout de même : «Si je ne m’aime pas, impossible d’aimer l’autre». Nous sommes ici au cœur même de ce qui constitue l’estime de soi, le fondement de toutes nos relations interpersonnelles et affectives. Faut-il aussi le redire : une bonne estime de soi n’est jamais acquise une fois pour toutes ? Elle peut être vite ébranlée.
Un sain amour pour soi-même
La qualité d’une relation de couple dépend essentiellement de la qualité de l’estime de soi des partenaires. Celle-ci se construit au fil du temps et des expériences, par le consentement à ses fragilités et avec le courage de s’assumer pleinement dans ses forces comme dans ses limites.
Faire ce patient travail d’apprentissage sur soi avant de rencontrer l’autre est indispensable pour qu’un amour, sincère au début, puisse se déployer au grand jour malgré l’arrivée hâtive d’un enfant (par exemple).
Quand je dis : « je m’aime »
• Je me repose sur la conviction profonde que mon individualité, mon identité et ma valeur méritent la considération et la confiance de l’autre dans le respect mutuel ;
• Je me reconnais digne d’amour, et ainsi, je fais le choix d’une relation de couple qui répond à cette attente légitime de reconnaissance ;
• Je demeure attentif à ce qui se passe dans mon monde émotionnel, je suis à l’écoute de mes besoins affectifs et je ressens mes peurs et mes désirs ;
• Je peux développer mon espace de liberté personnelle, au rythme de mon cœur et de ses saisons, et je compose avec la liberté de l’autre ;
• Je me défais de la honte et du remords qui m’empêchent de me découvrir aimé dans l’attitude aimante de l’autre ;
• Je reconnais mes limites et je vais chercher l’aide dont j’ai besoin ;
• Je m’entoure de bonnes personnes empathiques ;
• Je passe par le travail constant de l’acceptation de soi dans toutes mes imperfections.
Il semble très évident d’aimer l’autre parfois : les «je t’aime» fusent mais la direction et la consistance des sentiments ne sont pas toujours très claires. Aimer l’autre, est-ce une manière de s’aimer soi ? L’autre est-il un autre ou un miroir de nous-même ? Comment aimer l’autre et soi à la fois ?
Le sacrifice n’est pas de l’amour
Se surinvestir pour l’autre, penser, décider et agir en fonction de l’autre ; Faire des choix en fonction de ce qui est bien pour l’autre et le satisfera ; Attendre l’approbation et l’autorisation de l’autre pour tout, sont des comportements d’enfermement et de sacrifice de soi. Ils sont motivés par le peur de perdre l’autre, par la peur de l’abandon et le besoin d’être apprécié et aimé de l’autre. L’autre étant la source de sécurité affective du dépendant affectif. Le passionnel, l’amour collé-collé par besoin de sécurité n’est qu’une illusion d’amour.
A quoi avez vous pensé en lisant ce titre : l’amour de l’autre ?
Choisir la vie
Nous pouvons encore opter pour un monde qui soutient la vie
Je vous souhaite une très belle semaine. A bientôt
Je crois que l’amour de soi est l’une des choses la plus difficile à acquérir pour certaines personnes dont je fais partie… Mais j’y travaille 🙂
En réalité, ça vient quand tu décides de te débarrasser du regard de l’autre 😉
J’ai une phobie qui rend cela difficile mais j’y travaille 🙂
C’est donc l’origine de la phobie que tu devrais travailler
J’ai commencé mais la route va être longue…
Courage, j’ai suivie une thérapie pendant 10 ans 😉
Tu montres magnifiquement bien cette différence entre l’amour de soi, de ma dignité d’être humain, et l’amour de moi, de mon petit ego auquel on le confond trop souvent.
Merci. L’Ego mérite un article pour lui seul. Il nous dirige malgré nous un peu trop souvent 😉